Mon premier jour a Noumea, j’avais peur que je n’allais pas trouver du monde pour pratiquer mon francais avec (ce qui n’est pas devenu le cas du tout). Je suis descendu au centre ville, et il y avait trois hommes en trein de boire, alors je suis arreté pour leur parler. J’etais un peu nerveux car j’avais quelques centaines de sous dans mon portefeuille. Mais il faut dire que c’etait un groupe des plus gentils hommes que j’ai jamais rencontré. On a parler pendant deux ou trois heaures.
J’avais trouve qu’ils étaient des SDFs. Un des hommes m’as raconté comment il venait de perdre son boulot et tout d’un coup, il n’avait plus de sous pour payer son logement, alors il est sur les rues. Il a perdu son boulout parce qu’il etait devenu malade, et son patron lui avait dis, ‘ben, tant pis, il y a des autres qui veulent bosser, il y a plus d’emploi pour toi’.
Il m’as raconté de comment il etait né du temps ou sa mere Tahitienne a été violé. Il m’as raconté du temps ou il etait malade au point qu’il allait mourir, mais Dieu lui avait sauvé la vie. Et oui, Jesus. Jesus est gentil, il me disait. Alors je lui avait demandé si il allait a l’eglise pres d’ou on etait. “Nooooon, non, non, non, non, non. Il faut pas aller la, il me disait. Il n’y a que des hypocrites. C’est pas bon d’y aller la.”. Non, non, il croyait en Dieu pour lui-meme. Il croyait dans un Dieu amoureux et gentil, comme celui dont on en parle dans le Bible.
Ils m’ont dit que j’étais le premier d’arreter pour parler avec eux. Ca m’avait etonné. Meme dans un pays comme le Kanaky, les gens jugaient si facilement. N’importe ou qu’on va, on a toujours peur que les SDFs sont des monstres, des violeurs, des voleurs. On a toujours peur qu’ils ont la rage ou qu’ils sont psychotiques. Mais ce sont souvent des gens commes nous, qui ont juste eu de la mauvaise chance, ou qui sont un peu tristes.
Ces mecs etaient le contraire de la stereotype. Oui, ils passaient leur journée a boire et ne pas bosser, mais ca voulait pas dire que c’etait pas des mecs gentils. J’ai passé plusieurs heures a parler avec eux, et ils m’ont meme pas demandé une fois pour de l’argent. Ils n’ont meme pas regardé mon sac ou il y avait tous mes sous.
Un entre eux avait dis qu’il avait faim, juste comme conversation, et qu’il allait chercher quelque chose. Mais comme je venait d’acheter une baguette, et j’avais deja bouffer, je l’avais offri un bout de pain. Il etait si reconnaissant pour ce que j’avais fait. Il me remercier tres fort. Et ce n’etait que du pain sec! J’avais rien pour mettre avec.
“C’est un frere, ca. Ah ouais, il nous donne son pain. C’est un frere.”
Ils m’ont offri leur leur vin (rouge, boisson soif). J’avais refuser.
“Si on te voit en ville, on va pas oublier de toi. T’es un frere. Il partages son pain avec nous. Ouais! Si t’as des problemes en ville, on te protegeras.”.
Ses copains aussi me remerciaient. Un des mecs a pris son echarpe qu’il avait autour de son cou, et il l’as mis autour de ma tete. Il me laissait pas refuser son cadeau. Cet mec n’avait rien. Pas de maison, pas de bouf, juste ses vetements, le vin et son echarpe. Ce truc etait la seule chose qu’il avait a lui, et il me le donné. Ca m’as vraiment toucher ca. C’etait pas un cadeau comme un echange pour le pain, mais un cadeau parce que j’etais un frere.
Je mets cette echarpe chaque jour autour de mon cou. C’est mon petit souvenir de ce matin, de cet experience. Mais le plus important c’est que ca me fait souvenir de ce qu’ils m’ont appris. Ce mec, il n’as rien, mais il m’as dit qu’il est heureux. Il a ses bons copains, du vin et le soleil. Ca m’as plu de savoir que ces mecs se plaisaientt avec rien d’autre que l’amitié. Et ca m’as fait pensé un peu a la facon dont je vis ma vie. Ca m’as fait voir ce qui est important dans la vie. Pour voir que c’est pas l’argent qui va me faire heureux, mais les copains, la nature et le fait de partager les choses avec les autres. Ca lui faisait plaisir de me donner quelque chose, parce qu’il voyait que ca me faisait heureux. Peut etre qu’il y a beaucoup que ces mecs pourraient apprendre a nous.